Cette parabole qui nous vient de la Bible nous rappelle, selon Saint Mathieu, que « pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans le tien ? ».

Ce vieil adage trouve toute son illustration dans le marché actuel des matériaux de construction.

En effet, loin de nous l’idée de défendre certains produits plus que d’autres, notre groupe familial étant présent sur tous les segments, mais la campagne de presse dont nous sommes victimes actuellement avec une violence verbale rarement atteinte nous amène à réfléchir sur ce que certains bien-pensants qualifient de nouveau monde, car depuis qu’ils ont mis la pression sur le gouvernement pour donner l’exclusivité de la méthode constructive à certains matériaux, ceux-ci, il fallait s’y attendre, sont devenus rares et forcément chers.

Les délais d’approvisionnement atteignent dorénavant 5 à 6 mois sur les bois d’ossatures et de charpentes, la plupart du temps en provenance de pays étrangers et les prix d’achats, compte tenu de la demande américaine, sont passés de 400 à 700 €/m3.

Il est donc normal de se poser la question de savoir comment il sera possible d’alimenter le marché intérieur de la construction à l’horizon 2025 puisque nos gouvernants ont souhaité faire de la filière bois la seule à pouvoir répondre à de soi-disant vertus en termes de CO2.

L’esprit de cet édito n’est absolument pas de revenir sur les évidentes qualités du bois que notre enseigne OLLIER BOIS défend chaque jour, mais tout simplement de rappeler qu’avant d’interdire il faut anticiper, prévoir, organiser et former pour que la reconversion se fasse sans trop de difficultés.

En tant qu’industriels du béton, nous sommes traités de « Vieux monde qui n’en finit pas de finir », mais les dernières semaines laissent à penser que le nouveau monde n’arrive pas à y arriver.

Nous défendons un mode constructif français, puisqu’il n’est pas délocalisable et qu’il ne fait pas l’objet d’une problématique de dégagement lourd de gaz à effet de serre par des transports rendus inévitables par la mondialisation.

En effet, notre profession représente 4 400 sites répartis dans toute la France qui permettent de construire les territoires avec les matériaux des territoires.

Grâce à ce modèle de production, quasi exclusivement local, la filière béton n’est pas soumise aux tensions du marché international puisqu’elle est indépendante des incertitudes liées aux importations (pression sur la demande mondiale, variation des taux de change, difficultés d’acheminement, empreinte carbone,…).

Cette organisation de la production répond ainsi aux exigences de maîtrise des coûts et des délais d’approvisionnement pour une construction compétitive et durable, facteur clé de l’accès au logement pour tous.

Nous nous inscrivons donc dans une démarche multi-critères (matériaux, durée de vie, confort, optimisation structurelle et disponibilité locale) ce qui nous confère de nombreux atouts.

Ce fonctionnement vertueux nous permet d’éviter les surcoûts et de construire en volume, sans être touchés par des questions de pénurie.

Tous les corps de métiers du bâtiment sont peut-être l’expression d’un modèle dépassé selon certains, mais le besoin actuel de logements en France peut compter sur eux dans les semaines à venir pour livrer un toit sur la tête d’une population qui ne cesse d’augmenter et de se regrouper dans nos grandes métropoles.

Certes, nous avons nos pailles (sans jeu de mot) et nous travaillons ardemment à les réduire, mais d’autres ont leurs poutres (pas plus de jeu de mot) et il va falloir qu’ils les taillent rapidement !